Le Père Noël a une valeur symbolique
Pour la psychanalyse dire que l’on ne croit plus au père Noel est une imposture. Qu’on le veuille ou non nous sommes tous insérés dans ce signifiant qu’est le « Père Noel ».
D’après Lacan « Avec le père Noel cela s’arrange toujours, et je dirai plus, ça s’arrange bien » [1]. Grâce à cette fonction signifiante, le sujet est protégé du réel grâce au symbolique. Le Père Noël ouvre ainsi le sujet à l’Autre symbolique. Lorsque le sujet prétend ne plus y croire, le signifiant est cependant toujours là et il est sans cesse poussé à y croire encore un peu car c’est l’élément médiateur essentiel du monde symbolique et de la structuration.
Le père de l’enfant peut tout à fait manquer dans la réalité, que les deux parents soient de même sexe, ou qu’il soit incarné par une figure d’autorité. Ce qui est essentiel, c’est que cette dimension du Nom du Père soit intégrée par l’enfant. Pour Lacan : «le père on peut s’en passer à condition de s’en servir ». Le père dans l’enseignement de Lacan n’est pas le père interdicteur, c’est un père qui laisse la place, à l’émergence du désir du sujet. C’est cette dimension du sujet du désir que satisfait la croyance au Père Noel.
Pour Jacques Lacan, l’entrée dans la psychose c’est quand on n’est précisément pas à l’abri du Père Noel. C’est lorsque le Père Noel n’est pas une croyance mais qu’on peut le rencontrer. La psychose c’est rencontrer le signifiant comme tel. Dans le cas du Président Schreber, Jacques LACAN précise que son entrée dans la psychose a correspondu au moment où celui-ci était appelé aux plus hautes fonctions juridictionnelles, à savoir qu’il était soudain confronté au point de « de savoir si le sujet deviendra ou non père »[2]
Autrement dit pour la psychanalyse tout s’articule autour du Père Noel, ou plutôt de ce qu’il est comme signifiant.
Que l’on prétende y croire ou non est une autre affaire . Dire que l’on ne croit pas au Père Noel est une chose mais quelque part, malgré tout, on y croit encore au moins un peu , dès lorsqu’on attend de l’Autre une garantie, un cadeau, une gratification même si l’on sait très bien que cela ne prouve rien. Rencontrer le Père Noel pour le psychotique, c’est avant tout se confronter au réel, c’est le « pied de la lettre » du psychotique qui est placé « par rapport au signifiant un tout petit peu de travers »[3] et fait appel à des mécanismes troublants et notamment au déclenchement de la psychose. C’est ainsi que dans la psychose, quand le sujet a une hallucination, s’il entend des voix, il sera persuadé que ça vient du dehors, et non pas d’en lui, de quelque part en lui où ça parle.
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[1] Lacan J., Le Séminaire, livre III, Les psychoses, Paris, Le Seuil, 1981, p. 360
[2] Ibid.
[3] Ibid.
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