La place du patient, de sa parole , la place du psychanalyste, de son écoute dans la cure psychanalytique

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place-patient-parole-psychanalyste-ecoute – Christophe PERROT – Psychanalyste Paris

 

 

 La place du patient, rôle de sa parole, rôle du psychanalyste, place de son écoute ?

 

Anna O. a dit à Freud que l’expérience à laquelle il lui permettait de se livrer était une «  talking cure » une cure par la parole.

Ce n’est pas en disant au patient « je vous écoute » que le psychanalyste introduit la séance. L’écoute n’est jamais première, elle est la conséquence de la prise de parole par le patient. C’est donc par une invitation à « prendre la parole »,que le psychanalyste encourage le patient à s’emparer de quelque chose d’inoui . Le rôle de l’analyste est à la fois d’entendre ce qui est dit, le dit qui se situe au delà et relève de l’incosncient. Toute parole appelle une réponse nous dit Jacques Lacan, cette réponse fût-elle le silence.

 

Lire également : La première séance de psychanalyse 

 

Parler et dire, quelle différence ?

 

Dans L’Etourdit , Jacques Lacan indique : « Qu'on dise reste oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s'entend » [1]. Par cette formule pour le moins complexe, Jacques Lacan avance que cet « on dit » est une énonciation alors que « le dit » qui est essentiel relève de l’énoncé.Jacques Lacan siognale là que pour le psychanalyste il s’agit avant tout de saisir ce qui est authentiquement dit par le patient, au-delà de ce qu’il semble dire en apparence.

 « Le psychanalyste touche au fait simple que le langage avant de signifier quelque chose, signifie pour quelqu’un. Par le seul fait qu’il est présent et qu’il écoute, cet homme qui parle s’adresse à lui, et puisqu’il impose à son discours de ne rien vouloir dire, il y reste ce que cet homme veut lui dire. Ce qu’il dit peut « n’avoir aucun sens », ce qu’il lui dit en recèle un. (…) Ainsi l’intention s’avère-t-elle, dans l’expérience, inconsciente en tant qu’exprimée, consciente en tant que réprimée (…) L’auditeur y entre en situation d’interlocuteur. Ce rôle, le sujet le sollicite de le tenir, implicitement d’abord, explicitement bientôt. Silencieux pourtant, et dérobant jusqu’aux réactions de son visage, peu repéré au reste de sa personne, le psychanalyste s’y refuse patiemment. »

Et de poursuivre :

 » N’y-a-t-il pas un seuil où cette attitude doit faire stopper le monologue ? Si le sujet poursuit, c’est en vertu de la loi de l’expérience ; mais s’adresse-t-il toujours à l’auditeur vraiment présent ou au fantôme du souvenir, au témoin de la solitude, à la statue du devoir, au messager du destin ? Dans sa réaction même au refus de l’auditeur, le sujet va trahir l’image qu’il lui substitue. Par son imploration, par ses imprécations, par ses insinuations, par ses provocations, et par ses ruses, par les fluctuations de l’intention dont il le vise et que l’analyste enregistre, immobile mais non impassible, il lui communique le dessin de cette image. » [2]

 

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La parole, le patient et le psychanalyste. Christophe PERROT – Psychanalyste – Paris.

 

 

Entendre, écouter et interpréter , pourquoi faire ?

 

Dans cet extrait Jacques Lacan précise que les propos du patient peuvent n’avoir aucun sens et d’une certaine manière on pourrait même être tenté de dire que ce n’est jamais le sens premier des mots qui compte, mais c’est cet au delà de la parole qu’il importe au psychanalyste de saisir. Parfois c’est la mise en lien de plusieurs moments de parole qui permettent au psychanalyste de saisir un sens caché et de l’offrir au travers d’une interprétation.

 

Voilà pourquoi il ne s'agit pas pour le psychanalyste de répondre à une quelconque demande, mais plutôt de saisir à un autre niveau, dans l'après coup de ce qui est dit.

 

Lacan nous précise aussi dans ce même extrait que la place conférée à l’analyste par le patient est fluctuante. Jacques Lacan s’interroge sur l’auditeur qui est là. S’agit-il toujours du psychanalyste ou au contraire est-ce un fantôme. C’est toute la mécanique du transfert qui est un principe de la cure qui est ici à l’oeuvre. Il appartient au psychanalyste de manier habilement le transfert pour permettre au patient de progresser et d’apprendre à « savoir y faire  » avec son symptôme.

 

Lire aussi  : Ma pratique de la psychanalyse 

Pour en savoir plus encore : Psychanalyse  – Psychothérapie – Accompagnements ?

 

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[1] J. Lacan, « L’étourdit », Autres écrits, Seuil, 2001
[2] Jacques Lacan, « Au-delà du Principe de réalité », 1936, Écrits, I, Seuil, p.82-83

 

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