
Relations mère et filles : Si tu ne m’aimes pas je t’aime, et si je t’aime prends garde à toi ! Deuxième partie
Si l’angoisse de la fille peut trouver son origine dans une relation inversée à la mère,..La relation mère fille est souvent une épuisante vigilance réciproque en miroir de tous les instants. Dans la relation mère fille il est toujours question non pas d’amour mais de la dialectique du désir . C’est pourquoi les chemins par où « passent les fantasmes pour aller de la mère à l’enfant » [1] , se meuvent parfois en une complicité trompeuse qui s’apparente à une relation conjugale. D’autres fois c’est la mère qui est saisie d’horreur devant l’incomplétude phallique de sa fille enfermant alors celle-ci dans une soumission qui amène souvent la fille ensuite à se révolter.
Chacune se sent mal aimée, trop aimée au risque de l’étouffement, ou au contraire abandonnée, chacune est curieuse de l’intimité de l’autre. La juste distance est souvent difficile à trouver et à préserver de part et d’autre. Certaines femmes croyant pouvoir ainsi se détacher et s’extraire de leur relation à leur propre mère la haïssent, l’humilient, la malmènent, l’ignorent ou lui disent, croient-elles « ses quatre vérités ». La passion entre mère et fille, au départ fusionnelle peut se transformer en une haine mortifère que la cure psychanalytique peut donner l’occasion de travailler et d’apaiser pour se détacher de ces passions.
L’adolescente et le long parcours de la puberté vers la féminité
Pour chaque femme, l’acquisition de la féminité est toujours un long chemin. Pour preuve les magazines féminins dans lesquels certaines femmes puisent des conseils pour se vêtir, parler, se comporter, séduire, éduquer les enfants, croyant inconsciemment trouver là des clefs. Parfois le recours à un amant est conseillé ou au contraire le célibat est prôné.
La puberté est un moment périlleux pour la jeune fille, et pour sa mère car elle indique un retrait de la mère. C’est souvent fort difficile aujourd’hui pour ces mères car elles se sentent jeunes jusqu’à 50 ans et ne cèdent pas leur place. S’en suivent des conflits. La publicité montrant une mère et sa fille dans une parfaire symbiose véhicule ainsi une illusion de deux sœurs qui ne disent pas leur nom.
La Femme n’existe pas en tant qu’il n’y a pas de femme type, idéale, c’est à chacune de trouver sa voie. Il n’existe pas davantage de Mère, à chacune de trouver sa voie tant bien que mal. On parle souvent de la détresse des filles dans leur relation à leur mère mais certaines mères aussi souffrent et leur parole se doit d’être entendue.
Lorsque la fille deviendra mère à son tour ce sera souvent le moment de réactiver des traits maternels de sa mère et la jeune femme future maman aura peut être là aussi besoin de mettre en mots ce qui se joue alors.
Une fois encore, il n’existe pas de recette déjà écrite car il existe autant de relations mère-fille qu’il existe de femmes, de mère et de filles. L’une des clefs est d’encourager chaque fille à pardonner à sa mère le fait qu’elle ne se soit pas montrée une mère telle que la fille l’aurait souhaité. Il appartiendra aussi à chaque mère de considérer que le chemin de sa propre fille n’a pas à être le reflet ou le correctif du sien.
Première partie : Relations mères et filles : je t’aime moi non plus !
[1] Lacan J., « Jeunesse de Gide ou la lettre et le désir », Écrits, ., p. 750.
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