Quelle différence en thérapie entre demande et désir ?

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La thérapie peut être comparée à un puzzle dont il faut assembler les pièces

La thérapie est un puzzle qu’il faut construire peu à peu au fil des séances et chacun a son rythme

 

Lorsqu’un patient aborde la thérapie ou la psychanalyse, il a toujours une difficulté qu’il dit vouloir résoudre: «J’ai des problèmes au travail»  , «Je ne m’entend plus avec mon conjoint» , «Je souffre de phobies qui m’empêchent de vivre comme je le voudrais»,

Et tout cela est vrai, cela fait souffrir. Plus encore que la douleur c’est le fait qu’elle ne soit plus supportable pour lui qui déclenche la demande de thérapie.  Ce qui s’entend c’est toujours une souffrance et c’est de cela dont le patient demande la guérison. La voix du patient exprime toujours en premier lieu cette souffrance.

Or d’expérience nous savons qu’il existe une différence entre la demande qui est exprimée et le désir profond du patient. Sans le savoir le patient demande en réalité autre chose.

Voilà pourquoi il n’est pas toujours adéquat de répondre à la première demande car elle n’a jamais rien à voir avec le désir du patient . Répondre aussitôt à cette  demande  ce serait  décevoir car ce serait passer à coté du désir.

C’est pourquoi, avant de tenter de répondre il est indispensable de consacrer plusieurs séances à l’exploration de la demande. On s’aperçoit alors que la demande est fluctuante. Elle se précise, ou au contraire se déplace, se transforme. Souvent elle  s’exprime différemment au point d’avoir un tout autre sens de ce que celui qu’elle avait à l’origine. Très souvent elle n’a même plus rien à voir. Jacques Lacan pensait qu’il n’y a pas lieu de thérapier le psychique et ajoute  « Freud aussi pensait ça. Il pensait qu’il ne fallait pas se presser de guérir. Il ne s’agit pas de suggérer, ni de convaincre»[1]

Par le seul fait de sa parole, le patient remarque entre chaque séance, de lui-même que des changements surviennent. Il ne s’agit pas de les expliquer, l’inconscient est à l’œuvre à sa manière car il entend d’une autre manière. Peu à peu le puzzle se construit, un peu à chaque séance sans forcer. Le patient comme le thérapeute doivent donc s’attendre à des surprises, des nouveautés, des émerveillements.

La thérapie ne saurait être enfermée dans un délai, un figement, une quelconque fixité ou dans des prévisions. La surprise s’accueille chaque jour à chaque instant.

[1] «Ouverture de la section clinique», Ornicar –  Bulletin périodique du champ freudien, 1977, 9, p. 13.

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Psychanalyses - Psychothérapies

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